While searching some documents yesterday, I found the minutes of the the battle of Trenton (July 1 1778) in the newspaper La Gazette  (Paris. 1631).

SUPPLÉMENT. Relation Américaine de l’Affaire du 18 Juin entre les Armées de Washington & de Clinton, de Trenton,le 1ier Juillet 1778.

 

Le Général Washington averti de bonne heure du mouvement que l’ennemi projettoit de faire pour évacuerPhiladelphie, détacha un Corps considérable, sous le commandement du Major-Général Lée pour soutenir la Brigade des Troupes continentales aux ordres du Général Maxwell qui se trouvoient déjà dans le nouveau Jersey , & la Milice commandée par les Généraux Dickinson & Herd. Ces Troupes étoient destinées à harceler l’ennemi, qui traversoit cette Province pour se rendre à Amboy, & à rallentir sa retraite jusqu’à ce que le Général Washington pût arriver avec le gros de l’Armée. Dans l’intervalle, il y eut différentes petites escarmouches entre l’ennemi & les Troupes du Général Maxwell, auxquelles la Milice s’étoit joint, mais sans qu’on se fit beaucoup de mal de part ni d’autre.

L’ennemi étant ainsi inquiété, & notre Corps d’Armée ayant traversé la Delawarre au Bac de Coryell le 20 & le 21 nous nous avançâmes parle chemin d’Hopewelle, Rocky-Hill, Kiftgfton & Cranbery, & le 27 ,nous joignîmes les ennemis à Monmouth-Court-House, où ils s’étoient retirés d’Allen’s-Town à l’approche de nos Troupes, quittant la route d’Amboy qu’ils avoient d’abord intention de suivre.

D’après la résolution d’attaquer l’ennemi, on fit dès le même soîr les dispositions convenables pour cet objet. Le Général Lée, avec un Détachement de quinze cens Volontaires, renforcé par un Corps considérable de la Milice de Jersey, marcha sur English-Town, à deux lieues environ de Monmouth-Court-House. La Milice s’étoit portée jusqu’à l’Eglise des Quakers, tandis que le gros de l’Armée sous les ordres du Général Washington étoit à cinq quarts de lieue sur le derrière d’English-Town.

Dans cette position, toute l’Armée fit halte en attendant qu’on eût reçu des nouvelles des mouvemens de l’ennemi. Le Dimanche 28 , à trois heures du matin, le Général Knyphaufen se mit en route avec la premiere Division : nous en fûmes instruits environ deux heures après ,& le Général Lée reçut ordre de s’avancer & de commencer l’attaque ,le gros de l’Armée se mettant en marche en même-temps pour le soutenir. A cinq cens pas environ au-delà de Court-House, le Général Lée attaqua l’ennemi, qu’il chassa pendant quelque temps; mais celui-ci ayant reçu des renforts, le Général Lée fut obligé de se retirer à son tour jusqu’à ce qu’il eût été joint par le Général Washington, dont l’Armée se forma sur le premier terrein avantageux : en même-temps on fit avancer deux pièces de campagne, couvertes par deux Régimens du Détachement, commandés par les Colonels Livingston & Stewart, pour arrêter les approches de l’ennemi, ce qui fut exécuté avec beau-coup de courage, & une perte considérable de part & d’autre.

Après cette opération , les deux Colonels se retirerent avec leurs canons au front de la ligne entièrement formée , & ce fut alors que commença la canonnade la plus terrible qui ait peut-être jamais eu lieu en Amérique.

Pendant ce temps-là, de forts Detachemens allèrent attaquer l’ennemi à l’arme blanche, avec differens succès à la vérité, mais enfin l’ennemi fut obligé de lâcher pied, & nous prîmes possession du champ de bataille couvert de morts & de blessés.

L’excessive chaleur & la fatigue précédente des Troupes les obligèrent de faire halte pour se reposer quelque temps, cependant l’ennemi présentant le front, s’avança à environ un mille au-delà du lieu du combats. Dès que les Troupes eurent repris baleine, le Général Washington commanda à deux Brigades d’avancer sur chacun de leurs flancs, ayant intention de les soutenir lorsqu’il le jugeroit convenable; mais avant que ces Brigades pussent gagner leur destination, la nuit survint, &tout mouvement ultérieur devint impraticable.

Les Anglois ont laissé sur le champ de bataille le Colonel Monkton avec plusieurs Officiers & beaucoup de Soldats , dont il est impossible de fixer le nombre. La veille, à minuit, ils s’étoient acheminés avec précipitation vers Middle-Town , laissant à Court-House cinq Officiers blessés & près de quarante Soldats. Ils avoient commencé l’attaque avecleurs Grenadiers vétérans & l’Infanterie légère , ce qui avoit rendu leur perte beaucoup plus importante. De notre côté, le Lieutenant-Colonel Bonner de Pensylvanie, & le Major Dickinfon, de Virginie , ont été tués. Le Colonel Barber, du Jersey, a reçu une balle au travers du corps, mais on espère que la blessure ne sera pas mortelle. Nos Troupes se font comportées avec la plus grande bravoure, & ont opposé une resistance intrépide à l’élite des Troupes Britanniques. Notre artillerie a été très-bien servie, & l’exécution de son feu a été surprenante. Une foule de Déserteurs a passé dans notre Camp, soit avant, soit pendant l’Action, soit après, & il y en passe encore continuellement. Parmi les ennemis trouvés morts sur le champ de bataille, on en a vu qui n’avoient aucune blessure; mais comme ils étoient vêtus pesamment, ils avoient succombé sous le poids de la chaleur & de la fatigue.

On assure que quelques Auxiliaires ont absolument refusé de donner.déclarant qu’il faisoit trop chaud. Dans leur marche depuis Court-House,tout le chemin étoit jonché de morts, indépendamment des armes, des havresacs & des acoutremens qu’ils avoient laisse tomber en se retirant.La veille, ils avoient fait quinze prisonniers qu’ils ont abandonnés derriere eux. Si dans l’Action nous avions eu un Corps plus considérable de Cavalerie, il n’y a pas de doute que le succès n’eût été bien plus complet; mais elle avoit été tellement employée à harceler l’ennemi lors de sa retraite de Philadelphie , & si fort dispersée depuis, que cela adonné aux Anglois une grande supériorité en nombre qui leur a été d’un grand avantage.

Nos succès, grâces au ciel, font entièrement dus aux savantes dispositions de notre Général & à la bravoure des Officiers & des Soldats,qui se font tous distingués à l’envi dans cette occasion. La grande avance du chemin que l’ennemi avoit sur nous, la possessîon où il étoit des terreins fortifiés à Middle-Town, & l’épuisement où une chaleur excessive avoit mis nos Troupes nous empêchoient de le poursuivre immédiatement. Notre Armée est à présent à un mille au-delà du champ de bataille, ayant été occupée depuis à ramasser les morts & les blesses, & à enterrer les premiers. Hier, le Major-Général a pris possession de cette Ville (Trenton) avec le Régiment de Massachusset.